les Bouvet - 1685-1725
De nouveaux patronymes apparaissent tels que Lhonoré - qui devient par la suite Honoré - Hamet, Herué, Buon. Les Dutertre et Menager sont toujours là - très nombreux - souvent désignés comme parrain ou marraine des enfants Bouvet - ; En fait toutes ses familles sont plus ou moins liées entre elles par mariages et parrainages. Les Queston n’apparaissent plus après 1693, année de naissance du dernier de leur douze enfants dont sept sont décédés en bas âge, à l’exception de Catherine Queston qui a épousé Antoine Desere et qui aura plusieurs enfants pendant cette période.
Une nouvelle génération de Bouvet, issue des familles de René et de Pierre Bouvet va se déployer à Poché : Pierre Bouvet « le jeune », fils de Pierre Bouvet et de Julienne Rottier a épousé Marguerite Ganier originaire de Sainte-Sabine en 1685. René Bouvet avait épousé Marguerite Richer en quatrièmes noces en 1682, son fils Pierre, fils de sa 3ème épouse Anne Lepert, a épousé Marie Coustard à Conlie en 1705. Les enfants survivants, issus de ses différentes unions vont, à leur tour se marier : Jacques en 1708 ; René le jeune en 1709.
Des enfants vont naitre de tous ces foyers, mais nombreux décèderont dans leur première année, voire dans leurs premières semaines de vie. C’est ainsi que sur les onze enfants de René Bouvet et de ses quatre épouses, six sont décédés en bas âge, dont les jumelles nées de sa troisième union.
Au cours des années qui vont suivre, les mariages ne seront pas beaucoup plus nombreux que pendant la période précédente : un, deux, voire aucun. C’est à partir de 1703 qu’ils vont être plus nombreux et plus réguliers, soit trois voire quatre et surtout cinq en 1706 et 1707, mais aucun en 1710,1716, 1717 et 1719.
Rappelons que l’année 1709 fut celle d’un hiver particulièrement rigoureux que le curé de Poché Jean Veau, a commenté dans son registre :
« Cette année a été remarquable par son grand hiver / le plus rude qu’il y ait eu de memoire d’homme / le froid commença le jour des rois après vêpres, les / neiges et la gelée durerent six semaines, les grains / gelant en grande partie, les arbres fendoient / par la rigueur du
temps ; le grain fut très cher. »
et étrangement, ce n’est pas en 1709 que l’on trouve le plus de décès à Poché, puisqu’un seul y est enregistré. Par contre on en compte huit en 1691 et en 1705, sept en 1718, sans que l’on puisse analyser leurs causes, puisqu’il s’agit aussi bien d’enfants ou de jeunes (20 ans, 10 ans, 15 mois) ou d’adultes, pour deux ou trois décès voire aucun les autres années. Malheureusement, le lot de nourrissons, nés et décédés après quelques heures ou quelques jours de vie, entraînant avec eux leur mère dans la mort, est chose courante à l’instar des trois premières épouses de René Bouvet.
Au fil des actes paroissiaux, on trouve quelques renseignements sur les métiers, soit : de nombreux journaliers ou marchand-journaliers, tel que René Bouvet ; François Guitton, époux de Julienne Bouvet est laboureur, Julien Hamet bordager, Guy Buon maréchal, Marin Menager tissier en toile, Guillaume Le Marechal est tout d’abord homme de bras puis sacriste comme Pierre Dutertre. Sans doute, demeuraient-ils, l’un et l’autre à proximité de l’église.
Les épouses pratiquaient déjà la spécialité sarthoise de nourrices. Ainsi Martine Richer, femme de René Bouvet, a présenté au baptême l’enfant naturel de Françoise Mersanne de la paroisse de Saint-Benoist du Mans qui demeurait chez eux depuis trois mois. Ils l’ont emporté « pour le nourrir ainsi qu’ils m’ont dit en avoir convenu avec sa mère ». Il en est de même pour Marie Papin, épouse Renaudin nourrice de l’enfant de Antoine Mercier « greffier du domaine du roy », ou encore Julienne Buon épouse Hamet chez qui est décédée Anne Renaudin « fille de bourgeois du Mans » dont Julien Hamet était bordager.
Les habitants de Poché sont intimement liés à ceux des paroisses proches telles que Sainte-Sabine, La Chapelle Saint Fray, Saint Jean d’Assé ou Domfront en Champagne. En visitant le registre de La Chapelle Saint Fray on peut remarquer qu’il y a de nombreux charbonniers, marchands-charbonniers, et l’on sait que Gervais Bouvet paroissien de Sainte-Sabine, et frère de René, était voiturier en charbon. Un lieu-dit, que l’on peut découvrir au sud de Poché se dénommait « la Charbonnerie » De toute évidence, il devait y avoir, dans cette région très boisée, une exploitation de charbon, (mais charbon minerai ou charbon de bois ?).
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